Caricamento in corso...
Aimé Césaire

Sociéte Secrète

Du lagoon montent une odeur de sang et une armée de mouches qui colportent aux femmes la fraude des bijoux de la ménopause
 
l’état-major du crime s’est installé très confortablement sur le passage de l’histoire dont l’épilepsie n’a jamais été si grande que dans ce temps où chaque
inscription est une aventure dont chaque lettre saute en paquets de cartouches
 
une affinité de poussière conduit aux semaines qui sont les rainures coulissières d’une guillotine devant laquelle l’accusateur public monte la garde
 
en tout état de cause l’élévation et la chute du corps avertissent à tout moment de l’étape atteinte par la digestion toujours difficile des avatars géologiques on
n’a que faire des taupes qui gonflaient la terre de la poussée saisonnière de l’insurrection on n’a que faire du soleil c’est une fille violée qui n’ose plus rentrer à la
maison en tient lieu une contre-pluie de sable et de boue dont l’offensive au-dessus des villes imite la perfection d’indiscipline des troupes de la lumière polarisée au demeurant en
dépit des antilopes amygdales qui se réunissent après
 
une longue course à l’aube de palmiers que font les pleurs sous les cous aimés et que ne chassera jamais la main sagace des consolations
 
(pas plus qu’une superstition n’entamera le bel arbre réservé à la hache des cœurs idolâtres en dépit du sang qui peint les billots et jette au travers de son
masque le bouquet de fleurs prématuré d’un scalp)
 
bise
 
et couteaux des astres
 
échangeons avec les satellites convexes
 
le petit salut aidant
 
que nous échangeons avec l’ortolan des neiges ensoleillé
 
pour nous seuls à la décriée des fragiles lucarnes d’où le
 
contre-poison lance à l’ordinaire de son ciel peu loquace
 
le train des sauveteurs de la mer
 
sur les rails de ce val dépêché à mon gré
 
au fond de la caillasse muletière d’une catastrophe sans
 
repères

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