la bonne nouvelle m’aura été portée à travers la cohue d’astres jaunes et rouges en fleurs pour la première fois par une volée de pouliches ivres
elles me disent que les phasmes se sont convertis en feuillage et acceptent de se constituer en forêts autonomes qu’une fumée blanche monte du concile des quiscales pour annoncer que
dans les zones les plus sombres du ciel des lucarnes se sont allumées
que le courant a été établi depuis le surfin du soleil jusqu’à la collerette des salamandres montant la garde aux tunnels
que la rouille est tombée en grêle libérant tout un imprévu de papillons
que les lamantins couverts de pierreries
remontent les berges
que toute la cérémonie enfin a été ponctuée par le tir
solennel des volcans installant de plein droit des lacs dans
leur cratère
poussants mon fol élan
feuillants ma juste demeure
racines ma survie
une goutte de sang monte du fond
seule incline le paysage
et au faîte du monde
fascine
une mémoire irréductible