Enfants ! fils des héros disparus ! fils des hommes
Qui firent mon pays plus grand que les deux Romes,
Et qui s’en sont allés, dans l’abîme engloutis !
Vous que nous voyons rire et jouer tout petits,
Sur vos fronts innocents la sombre histoire pèse ;
Vous êtes tout couverts de la gloire française.
Oh ! quand l’âge où l’on pense, où l’on ouvre les yeux,
Viendra pour vous, enfants, regardez vos aïeux
Avec un tremblement de joie et d’épouvante.
Ayez toujours leur âme en vos âmes vivante,
Soyez nobles, loyaux et vaillants entre tous ;
Car vos noms sont si grands qu’ils ne sont pas à vous !
Tout passant peut venir vous en demander compte.
Ils sont notre trésor dans nos moments de honte,
Dans nos abaissements et dans nos abandons ;
C’est vous qui les portez, c’est nous qui les gardons.