Sonnet LXVI.
Ô combien le repos devrait être plaisant
Après un long chemin, fâcheux et difficile !
Ô combien la santé qui tire le débile
Hors du lit par la main, le va favorisant !
Combien, après la nuit, le soleil reluisant
Fait paraître au matin son jour doux et utile,
Combien après l’hiver vaut un printemps fertile,
Et le Zéphyr douillet après le froid cuisant !
Combien après la peur est douce l’assurance,
Après le désespoir est chère l’espérance,
Après le sens perdu recouvrer la raison !
Ô combien à souhait, combien délicieuse
Serait ma liberté après cette prison,
Combien au condamné serait la vie heureuse !