Les corps humides s’amassent sur la banquette
Les larmes souillent le sol de la maison
Dans laquelle ils ne reviendront sûrement jamais
Les lamentations ennuient les étoiles masquées par la pollution
La musique soudainement se charge de tristesse
On accuse l’alcool d’avoir perverti les coeurs
On en veut lâchement au premier qui a cédé aux caprices de ses tourments
On dit que l’heure tardive est propice à la méditation
Tout le monde sait pourtant que chacun est responsable
D’une certaine façon
De n’avoir pas su arrêter le temps
D’avoir passivement assisté à la fin de l’adolescence
De faire ces promesses qui n’ont pas de valeur
Face à l’arborescence de nos chemins
Au milieu d’eux, je ne pleure pas
Je me demande un peu amèrement si j’ai manqué d’amour
Peut-être ai-je simplement déjà trop pleuré
C’est une fête de chagrin aux allures d’au revoir
Pourtant je laisse un mur de verre m’envelopper
Loin de ceux que je ne suis pas sûr d’avoir assez connus
—Ph. de Rubempré