Les contrerimes (1921)
#ÉcrivainsFrançais
Contrerime V. Dans le lit vaste et dévasté J’ouvre les yeux près d’elle ; Je l’effleure : un songe infidèle L’embrasse à mon côté.
Contrerime XLIV. Vous qui retournez du Cathai Par les Messageries, Quand vous berçaient à leurs féeri… L’opium ou le thé,
Contrerime XV. En souvenir des grandes Indes, Harmonieux décor, La Rafette nourrit d’accord Un paon et quatre dindes.
Contrerime XX. Est-ce moi qui pleurais ainsi —Ou des veaux qu’on empoigne - D’écouter ton pas qui s’éloigne, Beauté, mon cher souci ?
Église de Saint-Augustin, Au porche maigre, à l’ample dôme Dont les cloches seraient à Rome Beaucoup mieux qu’ici, le matin, Si ta circonspecte opulence
Contrerime LVIII. C’était sur un chemin crayeux Trois châtes de Provence Qui s’en allaient d’un pas qui dan… Le soleil dans les yeux.
Contrerime LXVIII. M. C. M. III. Dormez, ami ; demain votre âme Prendra son vol plus haut. Dormez, mais comme le gerfaut,
Contrerime LXIX. Quand l’âge, à me fondre en débris… Vous-même aura glacée Qui n’avez su de ma pensée Me sacrer les abris ;
Contrerime XXIX. “– Embrassez-moi, petite fille, Là, bien. Quoi de nouveau ? As-tu retrouvé le cerveau Qui manque à ta famille ?
Contrerime XXVI. Comme les dieux gavant leur panse, Les Prétendants aussi. Télémaque en est tout ranci : Il pense à la dépense.
Contrerime LIV. Tout ainsi que ces pommes De pourpre et d’or Qui mûrissent aux bords Où fut Sodome ;
Toi qui fais rêver, ô brune Si pâle, de clair de lune ; Des heures blanches et lentes Où les colombes lamentent ; Le jour efface la lune,
Contrerime XVIII. Géronte d’une autre Isabelle, A quoi t’occupes-tu D’user un reste de vertu Contre cette rebelle ?
Contrerime LXII. Me rendras-tu, rivage basque, Avec l’heur envolé Et tes danses dans l’air salé, Deux yeux, clairs sous le masque.
Contrerime LXX. La vie est plus vaine une image Que l’ombre sur le mur. Pourtant l’hiéroglyphe obscur Qu’y trace ton passage