« Oui, je le sais, voilà des fleurs,
Des vallons, des ruisseaux, des prés et des feuillages ;
Mais une onde plus pure et de plus verts ombrages
Enchantent ma pensée, et me coûtent des pleurs !
Oui, je le vois, ces frais zéphyrs
Caresssent en jouant les naïves bergères ;
Mais d’un zéphyr plus doux les haleines légères
Attirent loin de moi mon âme et mes soupirs !
Ah ! je le sens ! c’est que mon cœur
Las d’envier ces bois, ces fleurs, cette prairie,
Demande, en gémissant, des fleurs à ma patrie !
Ici rien n’est à moi, si ce n’est ma douleur. »
Triste exilé, voilà ton sort !
La plainte de l’écho m’a révélé ta peine.
Comme un oiseau captif, tu chantes dans ta chaîne ;
Comme un oiseau blessé, j’y joins un cri de mort !
Goûte l’espoir silencieux !
Tu reverras un jour le sol qui te rappelle ;
Mais rien ne doit changer ma douleur éternelle :
Mon exil est le monde... et mon espoir aux cieux.