Thérèse, Adeline BLAISE LEMAIRE

UNE PARCELLE DE VIE

Tu ne reverras plus
Les vaches dans les prés
C’était toute la vie
Ta vie qui est passée
 
Avec leurs gros yeux ronds
Et leur museau en l’air
Surtout leur longue queue
Qui chassait les moustiques
 
Tout cet univers là
Pour toi est terminé
 
Le matin et le soir
Elles marchaient toujours
Leurs sabots hésitants
Frottaient sur les cailloux
 
Puis avec un bâton
Je leur touchais la croupe
Pour les faire avancer
Semblable à une troupe
 
Ces braves animaux
Avaient un grand défaut
C’était de s’évader
Afin de retrouver
Un air de liberté
 
Sensibles à notre appel
A l’heure de la traite
Elles relevaient la tête
Au son de notre voix
 
L’herbe haute se courbait
Sous le poids de leurs pattes
Et je humais l’air tiède
Des prés et des champs
 
Souvent le matin
Les oiseaux réveillés
Voltigeaient et chantaient
Les plus beaux jours d’été
 
Heureuse je l’étais...
 
Le souffle de la brise
Léger m’environnait
La verdure et les fleurs
Habillaient les buissons
 
Et le ciel lui aussi
Était si beau si clair
Que je serais resté
Bien des journées entières
Devant cette nature
Que l’on aime si peu
Et faite pourtant
Pour le plaisir des yeux
 
Tu ne reverras plus
Les vaches dans les prés
C’était toute la vie
Ta vie qui est passée...

1985-1986

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