Que je voudrais te voir, quand la tardive aurore
Annonce le réveil de nos derniers beaux jours !
Ces derniers jours si doux, bien que déjà si courts,
A tes côtés, pour moi, seraient plus doux encore !
Que je voudrais te voir !
Que je voudrais te voir ! Ici le tiède automne
Déjà de pourpre et d’or teint les ombrages verts ;
Quelque feuille séchée en tombe au gré des airs,
Et j’écoute en rêvant sa chute monotone...
Que je voudrais te voir !
Que je voudrais te voir, te voir sourire encore
A ces chants imparfaits où se comptait ma voix,
Que la tienne si douce embellit quelquefois...
Tout nouveau sur ma bouche un autre vient d’éclore :
Que je voudrais te voir !
Que je voudrais te voir, et, tant que le jour dure,
Errer muets tous deux, et, la main dans la main,
Le soir sans nous quitter nous redire : A demain !
Mais seule je m’endors, et tout bas je murmure :
Que je voudrais te voir !