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Aimé Césaire

Transmission

le surplus
 
je l’avais distribué aux rides des chemins
 
à l’acharnement des ravins les forces ne s’épuisent pas si vite quand on n’en est que le dépositaire fragile, qui combien aux prix de quels hasards les avaient amassées
?
 
un signe
 
un rien
 
une lueur au bas du ciel
 
une flamme née du sol
 
un tremblement de l’air
 
le signe que rien n’est mort
 
je hurlais :
 
vous n’avez pas le droit de laisser couper le chemin de la transmission
 
je hurlais : la bouffonnerie des neurones suffit à mettre hors de cause l’état de la caldeira
 
je hurlais au violent éclatement
 
cependant le temps me serpait dur jusqu’à la racine intacte.

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