Le temps bien sûr sera nul du péché les portes céderont sous l’assaut des eaux les orchidées pousseront leur douce tête violente de torturé à travers la
claire-voie que deux à deux font les paroles les lianes dépêcheront du fond de leurs veilles une claire batterie de sangsues dont l’embrassade sera de la force irrésistible
des parfums de chaque grain de sable naîtra un oiseau de chaque fleur simple sortira un scorpion (tout étant recomposé)
les trompettes des droseras éclateront pour marquer l’heure où abdiquer mes épaisses lèvres plantées d’aiguilles en faveur de l’armature flexible des futurs aloès
l’émission de chair naïve autour de la douleur sera généralisée
hors de tout rapport avec l’incursion bivalve des cestodes cependant que les hirondelles nées de ma salive agglutineront
avec les algues apportées par les vagues qui montent de toi le mythe sanglant d’une minute jamais murmurée aux étages des tours du silence les vautours s’envoleront avec au bec
des lambeaux de la vieille chair trop peu calme pour nos squelettes