Yves Bonnefoy

L’ordalie

J’étais celui qui marche par souci
D’une eau dernière trouble.
Il faisait beau
Dans l’été le plus clair.
Il faisait nuit
De toujours et sans borne et pour toujours.
 
Dans la glaise des mers
Le chrysanthème de l’écume et c’était toujours
La même odeur terreuse et fade de novembre
Quand je foulais le noir jardin des morts.
 
Il y avait
Qu’une voix demandait d’être crue, et toujours
Elle se reiournait contre soi et toujours
Faisait de se tarir sa grandeur et sa preuve.
 
II
 
Je ne sais pas si je suis vainqueur.
Mais j’ai saisi
D’un grand cœur l’arme enclose dans la pierre. |'ai parle dans la nuii de l’arme, j’ai risqué
Le sens ci au delà du sens le monde
Iroid.
Un instant tout manqua,
 
Le 1er rouge de l’être ne troua plus
La grisaille du verbe.
Mais enfin le leu se leva,
Le plus violent navire
Entra au port.
Aube d’un second jour.
Je suis enfin venu dans ta maison brûlante
Et j’ai rompu te pain où l’eau lointaine coule.
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