Paul Éluard

Paris pendant la guerre

Amoureux d’une statue.

Les bêtes qui descendent des faubourgs en feu,
Les oiseaux qui secouent leurs plumes meurtrières,
Les terribles ciels jaunes, les nuages tout nus
Ont, en toute saison, fêté cette statue.
 
Elle est belle, statue vivante de l’amour.
Ô neige de midi, soleil sur tous les ventres,
Ô flammes du sommeil sur un visage d’ange
Et sur toutes les nuits et sur tous les visages.
 
Silence. Le silence éclatant de ses rêves
Caresse l’horizon. Ses rêves sont les nôtres
Et les mains de désir qu’elle impose à son glaive
Enivrent d’ouragans le monde délivré.

"Nouveaux Poèmes"

#ÉcrivainsFrançais

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