Georges
Ribemont-Dessaignes
vient de faire 80 fois le tour du
Monde
en 365 ou 6 jours
Et sans boussole métaphysique
Sans radar œcuménique
sans machine à déflorer le temps
Mais toujours dans le non-sens
des aiguilles d’une montre
De ses voyages à
Charybde
de ses naufrages en
Scylla
il n’a gardé que le sourire
Un sourire comme on n’en fait plus
celui de la lucidité intacte
de l’indifférence amusée
de l’amertume congédiée
Le sourire de la joie de vivre
avec vents et marées
Georges
Ribemont-Dessaignes
La
Tour
Eiffel est sa contemporaine
À peine né il l’a vue naître c’était pour lui une petite amie
Aujourd’hui
du haut de ses 300 mètres elle le contemple et lui dit
GEORGES je suis contente de vous
Nous aussi
Nous c’est ses amis les autres c’est les autres
Mais parmi tous ces autres et tous ces autresautres
beaucoup s’ils l’avaient rencontré
au carrefour de leur vie
auraient lié tout comme nous
amitié avec lui
Georges
Ribemont-Dessaignes ni poète maudit ni romancier honni son blason est tout noir avec devise grise
Ni vu ni connu
Mais sur émail rouge il y a gravé
Aimé
Et puis tout un grimoire d’inaltérable humour et de secrète pitié
Dada
Déjà jadis
Frontières humaines aux poteaux renversés querelles effacées
Pas perdus retrouvés
L’autruche aux yeux clos dans le proche lointain
voit
Céleste
Ugolin qui sourit à
Nadja
Boulevard
Magenta
Dans le lointain tout proche et toujours tout récent où s’en vont s’en reviennent
et toujours en dansant les carpes de
Guillaume le tourteau d’Isidore le homard de
Gérard
dans le vivier du rêve dans les laps du temps,