L’eau, dans les grands lacs bleus
Endormie,
Est le miroir des cieux :
Mais j’aime mieux les yeux
De ma mie.
Pour que l’ombre parfois
Nous sourit,
Un oiseau chante au bois :
Mais j’aime mieux la voix
De ma mie.
La rosée, à la fleur
Défleurie
Rend sa vive couleur :
Mais j’aime mieux un pleur
De ma mie.
Le temps vient tout briser.
On l’oublie.
Moi, pour le mépriser,
Je ne veux qu’un baiser
De ma mie.
La rose sur le lin
Meurt flétrie ;
J’aime mieux pour coussin
Les lèvres et le sein
De ma mie.
On change tour à tour
De folie :
Moi, jusqu’au dernier jour,
Je m’en tiens à l’amour
De ma mie.