Sonnet III.
Miséricorde, ô Cieux, ô Dieux impitoyables,
Epouvantables flots, ô vous, pâles frayeurs
Qui même avant la mort faites mourir les coeurs,
En horreur, en pitié, voyez ces misérables !
Ce navire se perd, dégarni de ses câbles,
Ses câbles, ses moyens, de ses espoirs menteurs
La voile est mise à bas, les plus fermes rigueurs,
D’une fière beauté sont les rocs impitoyables.
Les mortels changements sont les sables mouvants,
Les sanglots sont éclairs, les soupirs sont les vents,
Les attentes sans fruit sont écumeuses rives,
Où aux bords de la mer les explorés amours,
Voguant de petits bras, las et faible secours,
Aspirent en nageant à face demi-vives.