Sonnet VI.
Hardy j’entreprendray de te rendre éternelle,
Targuant de mes escrips ton nom contre la mort,
Mais en t’éternisant, je ne travaille fort :
Ta perfection n’est en aucun poinct mortelle.
Rien n’est mortel en toy, ta chasteté est telle,
Que le temps envieux ne luy peut faire tort.
Tes dons, thresors du Ciel, ton nom, exemptz du port
Et du fleuve d’oubly, ont la vie immortelle.
Mesme ce livre heureux vivra infiniment,
Pource que l’infiny sera son argument.
Or je ren grace aux Dieux de ce que j’ay servie
Toute perfection de grace et de beautez :
Mais je me plein à eux que te sévérité
Comme sont les vertus, aussi est infinie.