Théodore Agrippa d'Aubigné

Ce qui a esgalé aux cheveulx de la terre

Sonnet IX.

 
Ce qui a esgalé aux cheveulx de la terre
Les tours, et les chasteaux qui transpercent les Cieux,
Ce qui a renversé les palais orgueilleux,
Les sceptres indomptez eslevez par la guerre.
 
Ce n’est pas l’ennemy qui un gros camp asserre,
Menace et vient de loin, redouté, furieux :
Ce sont les citoyens, esmeuz, armés contr’eux !
Le bourgeois mutiné qui soy mesme s’enferre.
 
Tous mes autres haineux m’attaquans n’avoyent peu
Consommer mon espoir, comme font peu à peu
Le débat de mes sens, mon courage inutile.
 
Mes soupirs eschauffez, mes désirs insolents,
Mes regrets impuissants, mes sanglots violents,
Qui font de ma raison une guerre civile.
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