Il en est des mythologies comme des bûches
perdues au fond des bois
Elles brûlent longuement avec des flammes
en forme de cœur
Et le ciel à leur insu flambe et roule et crève et saigne.
Où donc est-il ce cœur inconnu
Ce cœur de ténèbres et d’éclairs
Ce cœur d’orage
Qui saigne le soir sur le lit des amants.
Ils s’éveillent parfois
Et, sentant sur leurs fronts, tomber goutte à goutte
ce sang d’origine inconnue
Ils rêvent que le crime rêvé
Le crime,
l’éternel
crime
d’amour
Crève sur eux
Crève et s’étoile et s’illumine
torrents de flamme et d’eau.
Et si jamais jailli des abîmes hurlants
L’océan de délices où se perdent les cœurs
Monte sa marée lente auprès des murs sanglants.
Nous dirons que la nuit s’affale sur nos sœurs