Afin que ton renom s’étende par la plaine,
Autant qu’il monte au ciel engravé dans un Pin,
Invoquant tous les Dieux, et répandant du vin,
Je consacre à ton nom cette belle Fontaine.
Pasteurs, que vos troupeaux frisez de blanche laine
Ne paissent (1) à ces bords ; y fleurisse le Thym,
Et tant de belles fleurs qui s’ouvrent au matin,
Et soit dite à jamais la Fontaine d’Hélène.
Le passant, en été, s’y puisse reposer.
Et assis dessus l’herbe à l’ombre composer
Mille chansons d’Hélène, et de moi lui souvienne !
Quiconque en boira, qu’amoureux il devienne ;
Et puisse, en la humant, une flamme puiser
Aussi chaude qu’au cœur je sens chaude la mienne !
1. Paissent : Paître.