Paul Verlaine

Dans l’interminable ennui de la plaine

Dans l’interminable
Ennui de la plaine
La neige incertaine
Luit comme du sable.
 
Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune.
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.
 
Comme les nuées
Flottent gris les chênes
Des forêts prochaines
Parmi les buées.
 
Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune.
On croirait voir vivre
Et mourir la Lune.
 
Corneille poussive
Et vous, les loups maigres,
Par ces bises aigres
Quoi donc vous arrive ?
 
Dans l’interminable
Ennui de la plaine
La neige incertaine
Luit comme du sable.

Romances sans paroles (1874)

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