le moment viendrait où tout triomphe
ne serait que souvenir émietté
sur le sentier de ta mémoire écorchée
ce moment où
tu repartirais sans désirs assouvis
sans craintes dissipées
sans amours avouées
ce moment où
ta route croiserait
celle d’un mendiant glorieux
fier comme un empereur
jaloux comme un laquais
ce moment où
tapi dans le silence des tunnels la nuit
tu saisirais la conversation ultime
entre l’homme premier et la femme entière
ce moment où
tu quitterais la race des chiens qui mordent
et celle des soldats qui tuent