Jean de La Fontaine

L’âne vêtu de la peau du lion

De la peau du lion l’âne s’étant vêtu,
    Était craint partout à la ronde ;
    Et bien qu’animal sans vertu,
    Il faisait trembler tout le monde.
Un petit bout d’oreille ! échappé par malheur
    Découvrit la fourbe et l’erreur :
    Martin fit alors son office.
Ceux qui ne savaient pas la ruse et la malice
    S’étonnaient de voir que Martin
    Chassât les lions au moulin.
 
    Force gens font du bruit en France,
Par qui cet apologue est rendu familier.
    Un équipage cavalier
    Fait les trois quarts de leur vaillance.

Les fables du livre V (1668)

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