Sous le rapide vol du temps,
Déjà le cercle de l’année
Va se fermer dans peu d’instants !
Bientôt sa sœur nouvelle est née !
Devant nous s’ouvre l’avenir ;
Derrière, le passé, l’enfance ;
D’un côté c’est le souvenir,
Et de l’autre c’est l’espérance.
Les jours mauvais, les heureux jours,
Ceux qui s’en vont et ceux qui viennent,
Passent en se suivant toujours,
Et par la main toujours se tiennent ;
On veut en vain les retenir ;
Et le temps, pendant qu’il s’avance,
Laisse d’hier un souvenir,
Pour demain donne une espérance.
Le bonheur semble se cacher
En brillant de couleurs plus belles ;
Nous languissons à le chercher,
Car pour nous fuir il a des ailes ;
Même quand on croit le tenir,
Que pour le saisir on s’élance,
Ce n’est déjà qu’un souvenir,
Ou qu’une lointaine espérance.
Douces images des beaux jours,
Joyeux désirs de la jeunesse,
Soupirs des premières amours,
Rêves si doux de la tendresse,
Pureté qui savait s’unir
Aux ardeurs de l’adolescence
Hélas ! ce n’est qu’un souvenir ;
Vous n’êtes plus de l’espérance.
Il nous reste les nœuds du cœur,
La gloire, ardente rêverie,
Dans la famille le bonheur,
Et vers Dieu la part de Marie.
Oh ! prions-le de nous bénir,
Et marchons avec confiance !
Si nous avons beau souvenir,
Plus belle encore est l’espérance.