Quand je vous dis, Dieu vous bénisse !
Je n’entends pas le créateur,
Dont la main féconde et propice
Vous donna tout pour mon bonheur ;
Encor moins le dieu d’hyménée,
Dont l’eau bénite infortunée
Change le plaisir en devoir :
S’il fait des heureux, l’on peut dire
Qu’ils ne sont pas sous son empire,
Et qu’il les fait sans le savoir.
Mais j’entends ce dieu du bel âge,
Qui sans vous serait à Paphos.
Or apprenez en peu de mots
Comme il bénit, ce dieu volage.
Le Désir, dont l’air éveillé
Annonce assez l’impatience,
Lui présente un bouquet mouillé
Dans la fontaine de Jouvence ;
Les yeux s’humectent de langueur,
Le rouge monte au front des belles,
Et l’eau bénite avec douceur
Tombe dans l’âme des fidèles.
Soyez dévote à ce dieu-là,
Vous, qui nous prouvez sa puissance.
Eternuez en assurance ;
Le tendre Amour vous bénira.