Les jours lumineux de nos fiançailles,
Les beaux jours que rien n’est venu ternir,
Mon cœur, ô mon cœur, comme tu tressailles
À leur souvenir !
Ô la triste vie, ô la vie amère,
Comme j’ai souffert avant ces jours-là !
Hélas ! à part toi, ma mère, ma mère.
Qui me consola ?
Songes-y, mon cœur, ô cœur fier de battre,
Songe à ce passé plein de désarroi.
Les remords confus qui hantaient mon âtre,
Rappelle-les-toi !
Et toute ma vie et ses équivoques,
Mes longues erreurs à travers l’amour,
Il faut, ô mon cœur, que tu les évoques
Chacune à son tour.
Car elle a tout su des maux que tu caches.
Un par un compté mes pas inquiets,
Et tu serais, toi, le dernier des lâches
Si tu l’oubliais.