Les marins ont dit aux oiseaux de mer :
Nous allons bientôt partir pour l’Islande,
Quand le vent du Nord sera moins amer
Et quand le printemps fleurira la lande. »
Et les bons oiseaux leur ont répondu :
« Voici les muguets et les violettes.
Les vents sont plus doux ; la brume a fondu :
Partez, ô marins, sur vos goélettes.
« Vos femmes ici prieront à genoux.
Elles vous seront constamment fidèles.
Nous voudrions bien partir avec vous,
S’il ne valait mieux rester auprès d’elles.
« Nous leur parlerons de votre retour ;
Nous dirons les gains d’une pêche heureuse,
Et comment la nuit, et comment le jour,
Comment votre cœur bat sous la vareuse.
« Et nous les ferons renaître à l’espoir,
Tandis que, les yeux tournés vers le pôle.
Elles s’en viendront, au tomber du soir.
Pleurer deux à deux sur les bancs du môle. »