Charles Le Goffic

Ar Roc’h Allaz.

En français :
 
Près des Vieux-Étangs il y a une roche bleue,
—Une roche bleue et ronde appelée la Pierre de l’Hélas.
Et, sur cette roche-là, qui se repose un moment
—En reste pour toute sa vie déjoyeux et languissant.
Maintes fois j’ai vu voler vers l’étang,
—J’ai vu maintes fois s’en venir une jeune tourterelle :
Toute frisquette, dans sa robe d’argent clair, quand elle arrivait ;
—Pleine de mélancolie, hélas ! quand elle s’en retournait.
Sur la pierre de la Destinée elle s’était posée un moment,
—Et depuis le deuil assombrissait ses prunelles.
Cette pierre-là, pour mon malheur, avant de connaître son influence,
—J’ai dans ma jeunesse reposé sur sa face...
Et voilà, mon cher Jean, voilà comment
—La joie a déserté mon âme jour et nuit.
 
En breton :
 
E-tal ar Kozh-Stankoù a zo ur garreg glas,
—Ur garreg glas ha krenn, anvet ar Roc’h Allaz.
Ha, war ar garreg-ze, neb a ra he diskuizh
—E chom ‘vit he buhez disjoaus ha languiz,
Alies ‘meus gwelet nijal ‘trezek ar stank,
—Gwelet ive tec’hel meur’ durzunel yaouank :
En he sae ardant-flamm laouen pa errue,
—Melkonius meurbet, alas ! pas zistroe.
War maen an Tonkadur chomet ‘oa ur pennad ;
—Hag oboë ar glac’har teñvale hi lagad...
Ar maen-ze, siwazh din, ‘rok gouzout hi doare,
—Am meus n’am yaouankiz paoset war hic’hore.
Ha setu, Yannig ker, setu eno penoz
—Ar joa ‘pella diouzh ma ene deiz ha noz.

Le bois dormant (1900)

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