Comme de leurs rameaux s’enveloppent les saules
Dont l’humble tronc se dérobe aux regards,
Dénoués dans nos jeux, laisse tomber, épars,
Tes noirs cheveux sur tes blanches épaules.
Autour de moi jette un bras nonchalant ;
Par un charme invincible à ma bouche attachée,
Sur mes genoux reste couchée,
Comme un capricieux enfant.
Et pour mourir tous deux dans une même extase,
Que sur mon sein ton sein se soulève éperdu !
Que dans mon souffle ardent ton souffle confondu
Des mêmes flammes nous embrase !
Ainsi deux sons de harpe ensemble vont mourir,
Ainsi deux échos se répondent,
Ainsi deux baisers se confondent,
Ainsi deux longs soupirs ne forment qu’un soupir.