Sonnet.
J’écris ici ces vers pour que, le soir, songeant
À tous les rêves bleus que font les demoiselles,
Vous laissiez sur vos yeux, placides lacs d’argent,
Tournoyer ma pensée et s’y mouiller les ailes.
Peut-être, près de vous assis, se rengorgeant,
Quelque beau cavalier vous dit des choses telles,
Qu’à votre indifférence une fois dérogeant
Vous laisseriez faiblir vos froideurs immortelles.
Mais sur votre éventail, voici que par hasard
Incertain et distrait tombe votre regard ;
Et vous lisez mes vers dont pâlit l’écriture,
Oh ! ne l’écoutez pas celui qui veut ployer
Votre divinité froide aux soins du foyer
Et faire de Diane une bourgeoise obscure !