À André Gill.
Sous un roi d’Allemagne, ancien,
Est mort Gottlieb le musicien.
On l’a cloué sous les planches.
Hou ! hou ! hou !
Le vent souffle dans les branches.
Il est mort pour avoir aimé
La petite Rose-de-Mai.
Les filles ne sont pas franches.
Hou ! hou ! hou !
Le vent souffle dans les branches.
Elle s’est mariée, un jour,
Avec un autre, sans amour.
« Repassez les robes blanches ! »
Hou ! hou ! hou !
Le vent souffle dans les branches.
Quand à l’église ils sont venus,
Gottlieb à l’orgue n’était plus,
Comme les autres dimanches.
Hou ! hou ! hou !
Le vent souffle dans les branches.
Car depuis lors, à minuit noir,
Dans la forêt on peut le voir
À l’époque des pervenches.
Hou ! hou ! hou !
Le vent souffle dans les branches.
Son orgue a les pins pour tuyaux.
Il fait peur aux petits oiseaux.
Morts d’amour ont leurs revanches.
Hou ! hou ! hou !
Le vent souffle dans les branches.