Sonnet.
Quand sur vos cheveux blonds, et fauves au soleil,
Vous mettez des rubans de velours noir, méchante,
Je pense au tigre dont le pelage est pareil :
Fond roux, rayé de noir, splendeur de l’épouvante.
Quand le rire fait luire, au calice vermeil
De vos lèvres, l’éclair de nacre inquiétante,
Quand s’émeut votre joue en feu, c’est un réveil
De tigre : miaulements, dents blanches, mort qui tente.
Et puis, regardez-vous. Même sans ce velours,
Quoique plus belle, enfin vous ressemblez toujours
À celui que parfois votre bouche dénigre.
D’ailleurs si vous tombiez sous sa griffe, une fois ?
On ne peut pas savoir qui l’on rencontre au bois :
Madame, il ne faut pas dire de mal du tigre.