Amédée Pommier

La toilette d’Atalante.

Jeune et svelte Atalante aux beaux reins potelés,
De ton Pygmalion ta chair vivante est digne.
Lui seul a le secret de cette forme insigne,
Divinisant les corps par sa main modelés.
 
A son âme d’artiste ont été révélés
Les mystères profonds du galbe et de la ligne,
Et ces molles rondeurs que la femme et le cygne
Font voir dans leurs contours par les Grâces moulés.
 
Les païens, ennemis des voiles et des robes,
Ne pétrirent jamais plus moelleux demi-globes,
 
Ne tracèrent jamais plus purs linéaments.
 
Heureux qui donne ainsi, réalisant son rêve,
L’éternité du marbre à la beauté si brève,
Et rend visible aux yeux l’idéal des amants !

Les sonnets sur le Salon de 1851 (1860)

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