Le ciel suave était jonché de pâles roses...
Tes yeux tendres au fond de ton large chapeau
Rêvaient : tu flottais toute aux plis d’un grand manteau,
Et ton coeur, qu’inclinaient d’inexprimables choses,
Le ciel suave était jonché de pâles roses...
Se penchait sur mon cœur comme un iris sur l’eau.
Le ciel suave était jonché de violettes...
Avec je ne sais quoi dans l’âme de transi,
Tu souriais, pâlotte, un sourire aminci ;
Et ton visage frêle avait, sous la voilette,
Le ciel suave était jonché de violettes...
Les tons pastellisés d’un Lawrence adouci.
Ce n’était rien ; c’était, dans le soir d’améthyste,
Des mots, des frôlis d’âme en longs regards croisés,
De la douceur fondue en gouttes de baisers,
Une étreinte de sœurs, une joie un peu triste,
Ce n’était rien ; c’était, dans le soir d’améthyste,
Un musical amour sur les sens apaisés.
Tu marchais chaste dans la robe de ton âme,
Que le désir suivait comme un fauve dompté.
Je respirais parmi le soir, ô pureté,
Mon rêve enveloppé dans tes voiles de femme.
Tu marchais chaste dans la robe de ton âme,
Et je sentais mon cœur se dissoudre en bonté,
Et quand je te quittai, j’emportai de cette heure,
Du ciel et de tes yeux, de ta voix et du temps,
Un mystère à traduire en mots inconsistants,
Le charme d’un sourire indéfini qui pleure,
Et, dans l’âme, un écho d’automne qui demeure,
Comme un sanglot de cor perdu sur les étangs...