Albert Mérat

En vain ma force se roidit

En vain ma force se roidit.
C’est bien fini : je l’ai revue.
Elle était gaie. On aurait dit
Que je ne l’avais pas connue.
 
Quel changement subit et grand
Pourquoi suis-je resté le même ?
Son beau visage indifférent
Est à peine celui que j’aime,
 
Puisse l’oubli venir pour moi
De la douce vie ancienne !
—Ou bien, par une juste loi,
Qu’elle, un jour aussi, se souvienne !

L’Adieu (1873)

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