celui qui balise l’aire d’atterrissage des colibris celui qui plante en terre une hampe d’asclépias de
Curaçao pour fournir le gîte aux plus grands monarques du monde qui sont en noblesse d’exil et papillons de passage
celui pour qui les burseras de la sierra suant sang et eau plus de sang que d’eau et pelés n’en finissent pas de se tordre les bras grotesques dans leur parade de damnés
celui qui contemple chaque jour la première lettre génétique
qu’il est superflu de nommer
jusqu’à parfait rougeoiement
avec à recueillir le surplus de forces hors du vide historique
le chercheur de sources perdues le démêleur de laves cordées
celui qui calcule l’étiage de la colère dans les terres de labour et de mainbour celui qui du sang rencontre la roue du temps et du contretemps mille fois plus gémissante que
norias sur l’Oronte
celui qui remplace l’asphodèle des prairies infernales par – sacrale – la belle coiffure afro de l’haemanthus -
Angela
Davis de ces lieux– riche de toutes les épingles
de nos sangs hérissés
(le vit-il le vit-il l’Etranger
plus rouge pourtant que le sang de
Tammouz
et nos faces décebales
le vit-il le vit-il l’Etranger ?)
phlégréennes
oiseaux profonds
tourterelles de l’ombre et du grief
et que l’arc s’embrase
et que de l’un à l’autre océan
les magmas fastueux en volcans se répondent pour
de toutes gueules de tous fumants sabords honorer
en route pour le grand large
l’ultime
Conquistador en son dernier voyage